Cologny, Fondation Martin Bodmer, Cod. Bodmer 20
Creative Commons License

Vielliard Françoise, Manuscrits Français du Moyen Âge, Cologny-Genève, 1975, pp. 123-125 - description révisée et éditée par David Bodin 2018.

Titre du manuscrit: Chronique de Bertrand du Guesclin (version B)
Période: XVe s.
Support: Parchemin
Volume: 102 ff. (+ 2 ff. de garde ).
Format: 232 x 171 mm
Numérotation des pages: Foliotation en chiffres romains contemporains du manuscrit.
Composition des cahiers:
N° d'ordre Feuillets Composition Signatures Réclames Observations
11-2 1-1sansréclame 
23-7 2-3sanssans 
38-16 5-4sanssansLe fol. 8 est collé sur le fol. 9
417-24 4-4sanstraces 
525-32 4-4sanstraces 
633-40 4-4sanssans 
741-48 4-4sanssans 
849-56 4-4sansréclame 
957-64 4-4sanstraces 
1065-72 4-4sanstraces 
1173-80 4-4sanstraces 
1281-88 4-4sansréclame 
1389-96 4-4sansréclame 
1497-102 3-3sanssans 
Mise en page: Justification : 170 x 110 mm. Texte sur une colonne, 31 lignes par page. Réglure à l’encre.
Type d'écritures et copistes: écriture bâtarde. Une main du fol. 1 au fol. 102. L’écriture du fol. 102v est plus récente (postérieure à 1588).
Décoration:
  • titres de chapitres rubriqués.
  • Initiales rehaussées de rouge ; initiales sur deux lignes alternativement rouges et bleues. Fol. 1 : une initiale rouge (5 x 5 cm) sommairement décorée.
  • Le manuscrit était destiné à être illustré et des espaces (env. 100 x 50 mm) ont été réservés à cet effet dans le texte. Huit illustrations sommaires ont été exécutées, à la plume, dans les quinze premiers folios (ff. 4r, 6v, 7v, 8r, 11v, 12v, 13v, 15r). Les deux premières ont été coloriées en bleu.
  • 39 espaces sont restés vierges : ff. 1r, 2r, 17v, 18v, 20r, 20v, 21v, 24r, 25v, 26v, 29r, 42r, 42v, 48v, 53r, 54r, 67r, 69v, 70r, 71r, 74r (deux emplacements), 77v, 78v, 80v, 86v, 89r, 90v, 91v, 93r, 93v, 96r, 97r, 97v, 98r, 99r, 99v, 101r, 101v.
Ajouts: Notes dans les marges des ff. 54 à 58, 72, 73v, 75v, 76r et 76v, 79, 83.
Reliure: Reliure moderne en veau brun estampé à froid sur ais de bois dans le style de celles du XVe siècle
Sommaire:
  • A. Ff. 1-102 Chronique de Bertrand du Guesclin (version B)
    Remaniement anonyme en prose, exécuté à la fin du XIVe siècle, de la Chanson de Bertrand du Guesclin de Cuvelier, pour Marie de Bretagne, épouse du duc d’Anjou et fille de Charles de Blois († 1404).
    • (fol. 1r) >Cy commence le livre des faiz et gestes de Bertran Du Guesclin depuis sa jeunesce jucques a son trespassement, comme est escript es livres des roys de France a Saint Denis en France. Et fut connestable de France et le plus proux chevalier en son vivant qui fust ou royaume ou ailleurs, car sa renommee a couru sur toute crestienté.<
      • Prologue En ma pensee souventeffoiz moy delite a oïr, lire et raconter les hystoires et les faiz des anciens, par lesqueulx soubz la grace de Nostre Seigneur, duquel touz biens viennent, congnoissance de rayson est donnee a tout vivant et devant toute riens aux faiz de clergie et de chevalerye qui de justice et de droites gardes sont voyes
    • (fol. 1v) Ou temps et ou regne Philippe, le roy de France, filz de Charlles, conte de Valoys, frere de Philippe le Bel, roy de France, et de Marie, qui en son vivant engendra troyz filz, lesquelx l'un aprés l'autre depuis le trespassement dudit Philippe le Bel leur pere, furent couronnés roys de France par la succession …–… fol. 2r sont cy les faitz de cellui Bertran ramantees dedans le temps de sa jeunesce jucques a son trespassement, sellon ce que trouvé est en ses faiz escript es livres des roys de France en l’eglise de monseigneur Saint Denis en France.
    • (fol. 2r) Premier chapitre >Comment le bon roy Charles ne fut gueres sanz mouris après son bon connestable messire Bertran< fol. 2v Bertran du Guesclin, esné filz de Regnault du Guesclin, [fut] de moyenne estature, le visaige brun, le neis camus, les yeulx vers, larges les espaules, longs les braz, petites mains. Mais, pour ce que de grant beauté ne fut pas plain, fut pou prisé en son enfence ; et souventeffois advient que l’enfant moins prisé en a jeunesce reçoit en ses jours plus que de avancement et de grans honneurs que I. aultre. Il avint que a une feste de l’Ascencion, que a la Mote de Bron vint une converse qui juifve avoit esté, et estoit celle converse de grant science et reperoit souvent en l’ostel dudit seigneur de Bron, qui bonnairement la receut et la fist asseoir a son disner. Sy regarda la converse a la seconde table la ou estoint assis les troys enffens, et tout au derrenier bout fut assis Bertran, qui l’esné estoit
    • (fol. 102r) Dernier chapitre >Comment le bon roy Charles ne fut gueres sanz mouris après son bon connestable messire Bertran < Et de vie a trespassement ala le bon roy Charles, qui tant fut sages, ou moy de septembre ensuyvant aprés son bon connestable en l’an mil. IIIcc IIIIxx ans de la resurrection Nostre Seigneur Jhesucrist, qui les ames d’eulx vueille recevoir en sa gloire pardurable. Amen.
    Editions modernes
    • Buchon Jean-Alexandre, Chronique de du Guesclin, in Choix de chroniques sur l’histoire de France, Paris, Au Bureau du Panthéon littéraire, 1839, pp IX-95.
    • Michel Francisque, Chronique de du Guesclin, collationnée sur l’édition originale du XVe siècle, et sur tous les manuscrits, avec une notice bibliographique et des notes, Paris, Bureau de la bibliothèque choisie, 1830, 474 p.
  • B. Fol. 102v : sentences morales en vers
    Oyr et veoir et se taire du tout
    Garde noaise et nourist paix partout.

    Chose humaine est pecher, non angelique
    Perseverer est chose dyabolique.

    Qui justement vit, ne luy doit challoir
    Que on dye de luy, car pis n'en peult valloir.

    Quelque chose que dye ou face aucun,
    L'intencion du cuer juge chascun.

    Ces quatre maximes en décasyllabes proviennent toutes d’un ouvrage bilingue (français, flamand) publié à Anvers au XVIe siècle : Le conseil, sentences et bons enseignemens des Sept Sages de Grèce : Avec une brieve et familiere exposition sur chacune sentence. Mis en Françoy et bas Aleman, tres-utile à un chacun, specialement à la jeunesse. Chez Jean Waesbergue, en la Camerstrate à l'Escu de Flandres, 1588.
  • C. Fol. 102v : Prière en latin qui n’a pu être identifiée. O bone Jesu, tu novisti et potes et vis bonitatem mee ego miser nec novi nec etiam possum, sed tu pro pietate tua …–… velle et mihi prode.
Provenance du manuscrit: Cinq possesseurs ont laissé leur ex-libris:
  • Sur le feuillet de garde initial on peut lire : Le present livre est et appartient a Christofle [le prénom Trystan a été barré puis corrigé] de Chasteau Briant, sr de Beaufort.
  • Une deuxième main a écrit, au f. 1r, dans l’espace réservé à la première miniature (non exécutée) : Le livre est et appartient a Franczoys de Chasteaubriant, sire de Beaufort, du Glesquin, du Plessix-Bertran d'Araiges Vauvey Saint Luc et Amppheur et de Lasaye et de la Rivyere, son bon nepveu et amy. 1557. Ces quelques lignes sont peu lisibles et presque effacées. Il semble que quelqu’un a tenté de les atténuer avec un doigt mouillé ; ou qu’une autre mention précédant celle-ci ait été grattée, ce qui donne à la feuille un aspect plus foncé à cet endroit.
  • Au bas de ce premier folio, sous le texte du prologue, une troisième main a ajouté : Je suis a Jacques Nepveu 1611. Encore en-dessous un petit dessin, qui représente peut-être un blason ou des armoiries, a été executé à la plume.
  • Au verso du folio 102 a été aposée la signature de Françoy Parlag.
Acquisition du manuscrit: acquis par Martin Bodmer en 1951.
Bibliographie:
  • Buchon Jean-Alexandre, Chronique de du Guesclin, in Choix de chroniques sur l’histoire de France, Paris, Au Bureau du Panthéon littéraire, 1839, pp. IX-95.
  • Michel Francisque, Chronique de du Guesclin, collationnée sur l’édition originale du XVe siècle, et sur tous les manuscrits, avec une notice bibliographique et des notes, Paris, Bureau de la bibliothèque choisie, 1830, 474 p.
  • Vermijn Yvonne, « Bertrand du Guesclin (version B) », in Nouveau Répertoire de mises en prose (XIVe-XVIe siècle), dir. Colombo Timelli (Maria), Ferrari (Barbara), Schoysman (Anne), Suard (François), Paris, Classiques Garnier, 2014, pp. 83-113.