Jusqu'au moment de son acquisition par la collection Braginsky, ce petit livre contenant la birkat ha-mason de 1741 était inconnu au monde de la recherche. Il s'agit vraisemblablement d'un cadeau de noces dédié à une femme. En plus de la page de titre, avec une corniche architectonique et les figures de Moïse et d'Aaron, il y a six autres illustrations, dans le texte, parmi lesquelles une représentation rare d'une femme partiellement immergée dans un bain rituel (12v), ainsi qu'une représentation plus conventionnelle d'une femme en train de lire la Shemà avant de se coucher (17r). Ce petit livre a été copié et illustré par Jakob ben Juda Leib Schammasch de Berlin. Il s'agit d'un des artistes hébraïques les plus productifs de l'Allemagne du Nord.
En ligne depuis: 20.12.2016
L'histoire d'Esther dans cette megillat (pl. megillot) n'est pas présentée comme un drame historique, mais plutôt comme une satire divertissante. Les particularités de la vie des juifs alsaciens se trouvent mises en exergue dans le décor du rouleau : ces images bizarres incluent des figures paysannes en costume folklorique de couleurs vives et des reflets de l'humour populaire. Entre des personnages pleins de vie, certains en train de se promener tenant un bâton dans une main et gesticulant de l'autre, s'intercalent des bustes humains et des chouettes, tandis que le texte hébraïque est placé dans un cadre octogonal de env. 6 cm de hauteur. Les quelques megillot alsaciennes connues partagent avec celle-ci de nombreuses caractéristiques, telles qu'une grande gamme de jaunes, rouges et verts, des personnages trapus et robustes et de grandes fleurs de couleurs vives. Dans ce rouleau d'Esther de la collection Braginsky, les femmes sont vêtues d'habits rouges et bleus avec des lacets jaunes sur le devant, tandis que les hommes sont représentés, revêtus, entre autres, de fraises blanches traditionnelles, de manteaux rouges et bleus avec des pantalons et d'une grande variété de chapeaux.
En ligne depuis: 13.10.2016
Ce rouleau hollandais, richement illustré, se distingue par ses trente-huit illustrations peintes à l'encre sépia. La décoration du rouleau débute avec un arc de triomphe rappelant les arcs de triomphe romains construits pour les fêtes impériales en Europe, du XVème au XIXème siècle. Le rouleau contient aussi quelques représentations inhabituelles. L'une d'elles est Mardochée se tenant dans une pièce avec une paroi recouverte de livres. Il est représenté comme un érudit, peut-être en train de méditer sur la tradition rabbinique qui nous informe de sa remarquable connaissance de septante langues, qui lui permet de découvrir le complot contre Assuérus. L'une des autres illustrations inhabituelles est la représentation de deux nains en train de danser et de jouer des instruments pour manifester leur joie de voir la délivrance des Juifs de la destruction.
En ligne depuis: 22.03.2017
Ce rouleau contient une des séries d'illustrations les plus raffinées qui peuvent se rencontrer dans les Megillot illustrées. Wolf Leib Katz Poppers, artiste très doué, a exécuté en détail des personnages, des scènes et des animaux, avec de délicates hachures de plume parallèles et entrecroisées, créant un effet extraordinaire semblable aux gravures sur cuivre dans les livres contemporains. Huit élégants personnages tirés de l'histoire d'Esther, qui occupent toute la hauteur d'une colonne, sont intercalés entre les colonnes de texte, placées entre une bordure végétale avec des animaux sur le bord supérieur et des sortes d'oiseaux sur le bord inférieur. En dessous de chacun de ces personnages se trouve une petite vignette, montrant des scènes de l'histoire de Purim. Il est inhabituel que les personnages habilement dessinés qui ornent ce rouleau soient vêtus à la mode de la cour ottomane. Le choix de ce type de vêtements est intrigant et la raison la plus convaincante pour l'expliquer pourrait être que ce rouleau a été réalisé pour un membre de la petite, mais influente, communauté des juifs turcs, qui obtint, après 1718, la permission de vivre et de commercer librement à Vienne, tout en restant malgré tout citoyens du Sultanat de Turquie.
En ligne depuis: 13.10.2016
Ce rouleau d'Esther, qui réunit d'une façon unique les traditions indienne et occidentale, contient vingt panneaux décorés de façon très élaborée, placés à côté des six parties du texte disposé en colonnes. Le lecteur est représenté à côté d'hommes portant des fez et d'enfants munis de tambours avec lesquels ils scandent le nom de Aman. Dans une partie séparée avec le texte ezrat nashim (partie féminine) se trouvent placées cinq femmes. Les personnages dans le rouleau sont vêtus d'habits mélangeant la mode contemporaine occidentale et indienne et insérés dans des intérieurs qui manifestent le même type de mélange. Certaines des femmes, parmi lesquelles Esther, portent le signe hindou, le bindi sur le front. Ce rouleau provient de la collection des Sassoon, une importante famille juive de Bagdad et était probablement destiné à un usage privé. Le mélange des traditions calligraphiques juives et des formes artistiques indiennes, reflète le profond enracinement de la famille Sassoon dans la vie culturelle indienne.
En ligne depuis: 20.12.2016
La partie introductive de cette megillat (4 membranes avec 34 colonnes de texte) montre un lion rampant avec une palme entouré de quatre oiseaux et d'insectes. Au-dessus se trouve l'inscription du nom du probable possesseur d'origine « Salomon Marinozzi ». A droite, un cartouche, probablement ajouté plus tard, contient la note de possession de son fils : « Ce rouleau appartient à Mordechai, fils de Salomon Marinozzi, béni soit son souvenir, et il a été acheté par Salomon […] en 1652 ».
En ligne depuis: 10.12.2020
Salom Italia (vers 1619, Mantoue – 1655, Amsterdam) divise le texte en 30 colonnes (sur 4 membranes) qu'il place dans des ouvertures en forme de massifs porches rustiques. Entre ceux-ci, dans des niches, alternent des représentations du roi Assuérus et de la reine Esther. Sur les socles 29 images racontent l'histoire du livre d'Esther. La conception des rouleaux d'Esther de Salom Italia, dont 11 exemplaires en tout ont été conservés, a eu une forte influence sur la production ultérieure. Avec cette megillat, il s'agit de l'un des trois exemplaires décorés de dessins à la plume, lesquels ont probablement servi de modèle pour les cadres gravés sur cuivre conçus par ce même artiste.
En ligne depuis: 10.12.2020
L'armorial de Zurich, en parchemin, est l'un des documents les plus importants et les plus exceptionnels de l'héraldique médiévale. Le rouleau se compose aujourd'hui de quatre parties de longueur différente qui peuvent être assemblées dans un long rouleau de quatre mètres. Des deux côtés du rouleau, sont présentées 559 armoiries – chacune surmontée d'un cimier – de la haute et basse noblesse du nord de la Suisse, de l'Allemagne méridionale et de l'Autriche occidentale. Les noms sont inscrits à côté de chaque blason. En outre, il y a 28 bannières d'évêchés et de monastères allemands. L'ordre des quatre parties actuelles, qui ont été assemblées par des coutures à partir de 13 feuillets de parchemin, est déterminé comme suit: la partie I (36.5 cm) contient les armoiries des évêchés et des monastères sur le côté verso (numérotation Merz-Hägi: I-XXVIII; la numérotation originale date du XVIème ou XVIIème siècle) et au recto 22 blasons de nobles (1-22). Les parties II et III (255.5 cm) étaient encore cousues ensemble en 1930. La partie II, constituée de quatre feuilles de parchemin, contient sur le recto les armoiries 23-104 et 108-114 et sur le verso les armoiries 214-220 et 224-308. La partie III, composée de trois feuilles de parchemin cousues ensemble, contient sur le recto les armoiries 105-107 et 115-162 et sur le verso les armoiries 163-213 et 221-223. La quatrième partie (109 cm) – composée de cinq feuilles de parchemin assemblées entre elles – contient sur le recto les armoiries 309-378 et, sur le verso, les armoiries 379-450. L'armorial est incomplet; en effet, il manque dans la quatrième partie, 109 armoiries, qui sont connues grâce à une copie du rouleau datant du XVIIIe siècle. Il fut probablement réalisé à Zurich ou dans la région du Lac de Constance et date entre 1330 et 1345. Le style d'exécution rappelle celui du Codex Manesse, un recueil de poésie courtoise en langue allemande accompagné de 137 miniatures, peint à Zurich et de peu antérieur. Avant d'être déposé au Musée National Suisse par la Société d'antiquités de la ville, il fut en possession de l'historien et naturaliste zurichois Jacob Scheuchzer (1672-1733).
En ligne depuis: 18.12.2014
Bréviaire en deux volumes réalisé en 1493 pour Jost von Silenen († 1498), évêque de Sion depuis 1482 jusqu'à sa déposition en 1497. Richement décoré, les enluminures sont l'oeuvre d'un artiste itinérant actif dans les dernières décennies du XVème siècle à Fribourg, Berne et Sion, où il est connu sous le nom de Maître du bréviaire de Jost von Silenen, et au début du XVIème siècle à Aoste et Ivrea, où il prend le nom de Maître de Georges de Challant.
En ligne depuis: 20.12.2016
Bréviaire en deux volumes réalisé en 1493 pour Jost von Silenen († 1498), évêque de Sion depuis 1482 jusqu'à sa déposition en 1497. Richement décoré, les enluminures sont l'oeuvre d'un artiste itinérant actif dans les dernières décennies du XVème siècle à Fribourg, Berne et Sion, où il est connu sous le nom de Maître du bréviaire de Jost von Silenen, et au début du XVIème siècle à Aoste et Ivrea, où il prend le nom de Maître de Georges de Challant.
En ligne depuis: 20.12.2016
Feuillet d'un calendrier – mois de janvier et de février – provenant d'un manuscrit liturgique (psautier? bréviaire?). Le calendrier est inséré dans cadre imitant des arcatures. Pour le mois de janvier figure sur la droite saint Pierre avec les clés et, en haut, dans un médaillon, une activité typique de ce mois: un homme qui se réchauffe devant un feu. Dans le mois de février, apparaît saint Matthieu et, en haut, dans un médaillon, un homme occupé à tailler un arbre pour se procurer du bois. Les traces du pli central révèlent que le feuillet a été utilisé probablement comme couverture d'un livre.
En ligne depuis: 20.12.2016
La « Historienbibel », richement illustrée, provient de l'atelier de Diebold Lauber et appartient à la rédaction IIa du texte (selon Vollmer). Elle contient pour l'Ancien Testament, une version en prose de la Weltchronik de Rudolf von Ems (avec la suite vétérotestamentaire) et pour le Nouveau Testament une version en prose de la Marienlebens du frère Philipp. Le cycle pictural, plus riche en comparaison de celui des autres manuscrits similiaires, doit être attribué au miniaturiste du groupe A, actif dans l'atelier de Lauber vers 1430.
En ligne depuis: 09.04.2014
Le psautier, surnommé « Zürcher Psalter » ou « St. Galler Psalter », a été écrit et orné de nombreuses initiales et des plus anciennes miniatures conservées dans les manuscrits de Saint-Gall, vers 820/830, dans le scriptorium même de l'Abbaye. Il contient, en plus des psaumes, des litanies de tous les saints, des tables de comput et des diagrammes. Il était utilisé quotidiennement par les moines pour la liturgie des heures.
En ligne depuis: 26.04.2007
Dans l'édition fac-similé, les éditeurs ont choisi le titre de Vom Einfluß der Gestirne auf die Gesundheit und den Charakter des Menschen, qui permet de mettre en évidence l'essentiel, les aspects astrologiques, de l'oeuvre. L'homme et le cosmos sont en étroite relation ; les sept planètes – saturne, jupiter, mars, le soleil, vénus, mercure et la lune – exercent une influence directe sur les hommes. Le manuscrit richement orné d'illustrations fut commandité par Erasme et Dorothée Schurstab de Nuremberg (1v, image de donation avec les armoiries et une représentation de la crucifixion sur fond doré). En 1774, Johann Jakob Zoller de Baden offrit le manuscrit à la Bibliothèque de Zurich, fondée en 1629.
En ligne depuis: 09.06.2011
Manuscrit composite du moine itinérant Gall Kemli de Saint-Gall († 1481), contenant un grand nombre de textes variés, écrits ou copiés par lui-même, en latin ou en allemand (Diversarius multarum materiarum). Il s'agit d'ordonnances médicales, d'instructions pour le chant liturgique, d'exorcismes, de règles d'écriture, d'indulgences etc. Douze feuilles imprimées du XVe siècle, qui constituent un précieux témoignage sur l'histoire de l'imprimerie en Europe, ont été collées dans le manuscrit.
En ligne depuis: 26.04.2007
Recueil de textes bibliques et éthiques enluminé et produit en Italie en 1322. Ce manuscrit de petit format, avec une très belle reliure en cuir blanc du XVIe siècle estampillée des armes de la ville de Zurich, est divisé en deux groupes de textes. La première section se compose des textes bibliques des Cinq Megillot, accompagnés de trois commentaires à leur sujet composés par les grands exégètes médiévaux, Salomon ben Isaac (Rashi), Abraham ibn Ezra et Joseph Kara. La deuxième section est de nature éthique et contient le traité de la Mishna du Pirqei Avot ou « Ethique des Pères » et ses commentaires. Le premier est anonyme, le deuxième de Maïmonide est intitulé Shemonah Peraqim suivant la traduction de Samuel ibn Tibbon, et le troisième est un commentaire de Rashi placé dans les marges de ce dernier. En outre, ce manuel est parsemé de matière haggadique, midrashique, mystique et philosophique.
En ligne depuis: 10.12.2020
Le manuscrit richement illustré de la « Weltchronik » (Chronique du monde) de Rudolf von Ems fut copié dans les années 1340, probablement à Zurich (dans le même atelier de copiste que le livre des statuts du Grossmünster de Zurich de 1346). Le programme iconographique est étroitement lié à l'exemplaire de la Chronique universelle conservé à Saint-Gall (Vadianische Sammlung Ms 302), lui aussi produit à Zurich une quarantaine d'années plus tôt. Le manuscrit Ms. Rh. 15 parvint à Zurich en 1863 après l'abolition de la bibliothèque du couvent de Rheinau.
En ligne depuis: 29.03.2019
Le manuscrit sur parchemin transmet dans sa première partie ladite Aurora consurgens, exceptionnelle pour son cycle d'illustrations, et contient de nombreux autres traités d'alchimie allant d'Albert le Grand sur la Secreta Hermetis philosophi, Johannes de Garlandia, extraits de Geber (Jabir ibn Hayyan) jusqu'au Thesaurus philosophiae et à la Visio Arislei. Seuls neuf autres manuscrits de l'Aurora sont connus à ce jour : à Berlin Die uffgehnde Morgenrödte, à Bologne, Glasgow, Leyde, Vienne, Paris, Prague et Venise. Parmi eux, le manuscrit berlinois, daté du début du XVIe s., est étroitement apparenté avec le codex zurichois non seulement pour ce qui est des illustrations mais aussi des textes, traduits en allemand.
En ligne depuis: 09.06.2011
L'Eidgenössische Chronik de Werner Schodoler (1490-1541) est la dernière dans l'ordre chronologique des chroniques suisses illustrées de la fin du Moyen Age. Sa rédaction a été entreprise à titre privé entre 1510 et 1535, en s'inspirant surtout du modèle de la chronique de Berne, Amtliche Berner Chronik, de Diebold Schilling et de la chronique, Kronica, de Petermann Etterlin. Ce volume, le premier des trois volumes de la chronique, contient l'histoire des origines légendaires de Zurich et de Lucerne jusqu'à la fuite de Constance (1415) de l'antipape Jean XXIII. Malgré l'espace laissé vierge, les illustrations - à part celle du f. 12v - n'ont jamais été réalisées. Les trois volumes se trouvent aujourd'hui dans différentes bibliothèques : le premier à la Bibliothèque Leopold-Sopien à Überlingen, le second aux Archives de la Ville de Bremgarten et le troisième à la Bibliothèque cantonale d'Aarau.
En ligne depuis: 20.12.2012