Cologny, Fondation Martin Bodmer, M-5.2
Handschriftentitel: , Lettre à son cousin François de Malherbe
Entstehungsort: Paris
Entstehungszeit: 21 janvier 1628
Beschreibstoff: Papier
Umfang:
3 pages sur un bi-feuillet
Format: 200 x 305 mm
Inhaltsangabe:
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Cette lettre intervient dans le cadre du grand siège de La Rochelle entrepris par le cardinal de Richelieu en septembre 1627 afin de réduire à merci la dernière « place de sureté » protestante. Garanties par l’Edit de Nantes, ces cités avaient été considérées au fil des années comme des « Etats dans l’Etat », une indépendance dangereuse aux yeux du pouvoir royal. De fait, La Rochelle savait pouvoir compter sur l’aide de la flotte anglaise pour garantir son indépendance. Mais l’installation d’une digue fortifiée empêcha les secours des assiégés, jusqu’à la reddition inconditionnelle de la ville le 28 octobre 1628.
Dans cette lettre à son cousin normand Du Bouillon-Malherbe (Francois de Malherbe [1586-1650], écuyer, seigneur du Bouillon, conseiller du Roi et trésorier général de ses Finances au Bureau de Caen), , fier de sa proximité avec le pouvoir, indique avoir « l’honneur d’estre tous les jours au cabinet [conseil du roi] » et en revenir tout juste après trois heures de séance. Se moquant des diverses rumeurs folles qui avaient inquiété son cousin de province, le poète présente la victoire sur La Rochelle comme acquise, tant la supériorité numérique des armées royales est écrasante : « cela suffira pour renger la Rochelle à son desvoir. L’Anglois s’attaquant au Roy est un petit Gentil-homme de cinq cens livres de rentes, qui s’attaque à un qui en a trente mille. [ … ] On ne compte que deux puissances en la Chrestienté, la France & l’Espagne. Pour les autres, ce sont leurs suivans, & rien plus ». Son avis sur le conflit religieux est tout aussi tranché : « je crois avec beaucoup de gens d’esprit que la Huguenoterie court fortune par toute l’Europe d’estre voisine de sa fin. Toutes les apparences vont là ». Bref, ce danger semble de bien piètre importance au poète : « quant à moy, je le crains comme je crains ceux du grand Caire ».
Erwerb der Handschrift: vente Hôtel Drouot, Paris, juin 1970, expert Charavay, n°59
Bibliographie:
- Les Œuvres de François de Malherbe, Paris, Charles Chappellain, 1630, livre II, p. 658.
- Les Œuvres de François de Malherbe, avec les observations de M. Ménage, et les remarques de M. Chevreau sur les poésies, Paris, Frères Barbou, 1723, tome II, lettre XXXVI, pp. 209-213.
- Œuvres de Malherbe, éd. crit. L. Lalanne, Paris, Hachette, 1862, tome IV, p. 69-72.
- Lettre absente des Œuvres, éd. crit. Antoine Adam, Paris, Gallimard, coll. « Pléiade », 1971.