Description du Comites Latentes 173, déposé à la Bibliothèque de Genève, pour e-Codices : par Justine Isserles (collaboratrice scientifique, Bibliothèque de Genève), 2017.
Les filigranes : Selon Briquet, l’ancre dessinée d’une simple tige est apparue tardivement, le premier spécimen étant de 1563 et d’origine vénitienne. Cette datation du papier précède de trois ans l’écriture du manuscrit, daté de 1565. Voir Briquet, Les filigranes, vol. 3, n° 572 et vol. 1, p. 41.
Il y a quatre pages de garde de la même époque que la reliure (I-II -III-IV) et deux pages de garde d’origine (V-VI), foliotées 1 et 2.
2+1 colonnes. Entre 24-29 lignes écrites. Pas de lignes tracées. Élongation et rétrécissement des lettres finales, signe graphique en fin de ligne et parfois dépassement d’une fin de mot dans la marge latérale gauche.
Texte en pleine page accompagné de commentaires sporadiques dans les marges. Alinéas rentrants et sortants.
- Ecriture livresque italienne. Changement d’épaisseur de plume (de fine à épaisse) au cours de l’écriture du manuscrit. Ecriture livresque de petit module pour le texte principal et de moyen module pour les titres. Écriture carrée de moyen module à quelques endroits dans le manuscrit, ff. 3r, 4r, 7v, 8r, 164v.
- 1 main principale. Le texte comporte des commentaires marginaux, de nombreux oublis et corrections marginales, ainsi que quelques ratures parcourant le manuscrit, dont la plupart sont de cette même main.
- L’identité du scribe du CL 173 a été découverte grâce à 3 manuscrits autographes d’un même auteur, conservés à la British Library à Londres :
Add. MS 27050 : Le manuscrit autographe Add 27050 est le seul daté explicitement de 1591 (f. 3v, 5351 selon la Création du monde) et contient des commentaires kabbalistiques sur la Genèse, l’Exode et le Lévitique en judéo-italien. Ce manuscrit est numérisé et brièvement décrit sur le site de la British Library et le lien ci-dessous offre un exemple de comparaison paléographique avec le manuscrit CL 173. Voir à titre d’exemple le folio 4r. [http://www.bl.uk/manuscripts/Viewer.aspx?ref=add_ms_27050_fs001r (consulté le 18 avril 2016). Le manuscrit est également décrit dans Margoliouth, Catalogue of Hebrew and Samaritan Manuscripts, vol. II, p. 42.]
Add. MS 27007 : Le manuscrit partiellement autographe Add. 27007, qui date d’entre 1590 et 1599, contient des commentaires et notes sur des passages bibliques. Ce manuscrit est numérisé et brièvement décrit sur le site de la British Library et le lien ci-dessous offre une comparaison paléographique avec le manuscrit CL 173. Voir à titre d’exemple le folio 6v. [http://www.bl.uk/manuscripts/FullDisplay.aspx?ref=Add_MS_27007&index=9 (consulté le 18 avril 2016). Le manuscrit est également décrit dans Margoliouth, ibid., vol. II, p. 43.]
Add. MS 27096 : Le manuscrit Add. 27096 est constitué d’une sélection de poèmes liturgiques et de textes homilétiques, datable entre 1575 et 1599. Voir le titre et le nom de l’auteur inscrit sur une page de garde du manuscrit Add. 27096, sur la page de garde Iv recto. Ce manuscrit est numérisé et brièvement décrit sur le site de la British Library, et le lien ci-dessous offre une comparaison paléographique avec le manuscrit CL 173. Voir à titre d’exemple le folio 2r. [http://www.bl.uk/manuscripts/FullDisplay.aspx?index=16&ref=Add_MS_27096 (consulté le 18 avril 2016). Le manuscrit est également décrit dans Margoliouth, ibid., vol. II, p. 257.]
Ces manuscrits sont de la main du rabbin kabbaliste et prêcheur italien Mordekhai ben Judah Dato (1525-c.1599) et contiennent la même écriture que celle du manuscrit CL 173. En outre, cette attribution est confirmée par deux notes d’un possesseur dans le CL 173, folio 1r, lignes 2 et 3, qui précisent que ce manuscrit est de la main de Mordekhai Dato, ligne 2: דרשות בלשון לעז חברו החכם הרבון מקובל ... כחסיד כמוהרר'' מרדכי דאטו.... « Commentaires en langue étrangère son auteur [est] le sage kabbaliste …ḥasid honorable notre maître le rabbin notre rabbin Mordekhai Dato », et ligne 3 : ...החבור הרב דאטו בנו ותלמודו... כמוהרר'' שמואל דילוויקייו .... « …L’auteur le rabbin Dato son fils et son disciple…honorable notre maître et le rabbin notre rabbin Samuel Delvecchio. »
Comme décrit plus haut, ce manuscrit contient également de nombreux commentaires marginaux, oublis et corrections, de la même main que celle du texte principal. Donc, ces notes auraient été rédigées par le scribe lui-même, un homme visiblement érudit et que l’exemplaire du Sefer Ḥokhmat Nashim CL 173 serait alors de la main du rabbin Mordekhai Dato. Ce dernier aurait copié le texte, incluant le colophon (ff. 3r-4r) et l’éloge de à son épouse Virtuosa Dati (ff. 8r-8v), à partir du manuscrit original de la main de et daté de 1565. Dès lors, il n’est possible de dater le manuscrit CL 173 qu’approximativement, entre 1565, date de la rédaction du Sefer Ḥokhmat Nashim et après 1599, moment de la mort de Mordekhai Dato.
Cependant, même si la raison et la date exacte de la copie de ce manuscrit (CL 173) par Mordekhai Dato restent toujours inconnues, ce dernier aurait effectué une copie du Sefer Ḥokhmat Nashim à partir de l’original, lequel fut sans doute dédié et offert à Virtuosa Dati pendant un séjour de son auteur, , chez Sefer Ḥokhmat Nashim à San Felice, lors de la fête de Purim de 1565. (Cette indication est mentionnée dans l’éloge à Virtuosa Dati, folios 8r-8v du CL 173 et dans Busi, La istoria de Purim io ve racconto, p. 27).
Mordekhai Dato, Avigdor Fano (fin XVe siècle) ou encore David ben Yehuda Messer Leon (1470-1526), étaient quelques rares rabbins italiens favorables à l’éducation des femmes juives, les encourageant à participer dans les sphères littéraires et religieuses, en rendant accessible certaines de leurs œuvres en judéo-italien. Mordekhai Dato illustre bien cette ouverture d’esprit avec sa traduction du Livre d’Esther en judéo-italien, sous forme de prose rimée, destinée particulièrement aux femmes.
Le Sefer Ḥokhmat Nashim n’a malheureusement jamais été imprimé, probablement dû aux critiques reçues au terme de sa rédaction, à cause de l’utilisation d’une langue profane pour expliquer des lois considérées comme sacrées. L’auteur s’est lui-même justifié avec prouesse contre ses détracteurs, en écrivant la riposte suivante aux folios 3v-4r du manuscrit : וגם כי שמעתי דבת רבים אומרים מי התיר לך להוציא מצות התורה מלשון קדש אל לשון חול כי אם התירו רבותינו ז''ל לכתוב התורה שבע''פ משום עת לעשות לה' אין לכתבם כי אם בלשון הקדש אשיב להם כי הכל בהתר אחד נכלל כי כן עשו כמה גאוני עולם כמו הרמב''ם ז''ל שחבר ספרים הרבה בגדולי הערך מתורה ...המשניות וספר מנין המצות אשר לו וכבר קדמו לו בעלי התלמוד אשר כולו נכתב בלשון בבלי שהיה הלשון חול ולעז שלהם וגדולה מזו ספר הזוהר שהוא מסרת הקבלה לא נכתב בלשון הקדש א''כ איפה לא נטיתי מדרך המלכים מאן מלכי רבנן... « J’ai aussi entendu de la médisance des gens qui disent : « qui t’a autorisé de sortir des commandements de la Torah de la langue sacrée à la langue profane ? Car nos sages ont autorisé d’écrire la Torah orale à cause d’une situation d’urgence, il n’y a lieu d’écrire qu’en langue sacrée. » Moi je leur répondrai que tout est inclus dans cette autorisation, car ainsi, l’ont fait plusieurs parmi les grands sages comme Rambam* Moïse ben Maïmon, dit Maïmonide (c.1135/38-1204), que sa mémoire soit bénie, qui a écrit de nombreux livres de mishnayot et des livres sur le compte des mitsvot qu’il avait et qui a été précédé par les maîtres du Talmud, qui est entièrement rédigé en araméen, leur langue vernaculaire. Et en plus de cela, le livre du Zohar, qui est la transmission de la kabbale, n’a pas été écrite en langue sacrée et donc ainsi je ne me suis pas détourné de la voie royale des sages… »
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Lois relatives à la femme juive en judéo-italien, préface en hébreu.
Manuscrit lacunaire à la fin.- (ff. 1r-2v) (pages de garde V et VI) : notes de possesseurs au folio 1r.
- (ff. 3r-8v) : Introduction de l’auteur.
- (ff. 9r-11v) : sommaire de l’œuvre, chapitres divisés en ‘piliers’ (קוֺלוֺנַּה) et chapitres (פׅירַקׅים ou קַפׅיטוֺלׅי).
- (ff. 12r-46v) : Le premier pilier de la Mishna sur niddah, chapitre premier (ff. 12r-30v) (לה קולונה פרימה די לה משנה די לה נידה פרק פרימו)
- (ff. 46v-52v) : Le deuxième pilier de la Mishna sur la ḥallah (לה קולונה סיגונדה די לה משנה די לה חלה)
- (ff. 52v-70r) : Le troisième pilier [de la Mishna] sur la cacherout de la viande et autres sujets (לה קולונה טירצה דל כשרות די לה קארנה איט אלטרי ציבי)
- (ff. 70r-74r) : Le quatrième pilier de la Mishna sur les bougies de Shabbat (לה קולונה קוורטה די לה משנה די לה קאנדילה די לו שבת)
- (ff. 74v-93v) : Le cinquième pilier [de la Mishna] sur l’observation du Shabbat et des fêtes religieuses (לה קולונה קוינטה די לה גווארדיאה דיל שבת אי די מעודים)
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(ff. 94r-173v)
: Le sixième pilier de toutes les Mishna de notre Torah (לה קולונה סיסטה די טוטי לי משנה די לה תורה נוסטרה)
Numérotation marginale de 1 (א) à 184 (קצד) entre les folios 95v-162v
- Le statut de la femme juive en Italie au XVIe siècle :
L’éducation juive étant principalement réservée aux garçons, seule une infime minorité de filles et de femmes issues de familles aisées, pouvant s’offrir les services d’un enseignant privé, avaient une bonne connaissance de l’hébreu. Néanmoins, il en ressort que cette éducation était très ambivalente et limitée, due à l’attitude générale des autorités rabbiniques.
Toutefois, force est de constater que particulièrement dans la société juive italienne de la Renaissance et de la période moderne, les hommes avaient aussi parfois un niveau de compréhension de l’hébreu trop insuffisant pour suivre la prière en hébreu et, de ce fait, avaient également recours à des traductions du rite en judéo-italien.
En parallèle aux livres de prières principalement destinés aux femmes, les ouvrages de Seder Mitsvot Nashim (‘l’Ordre des préceptes pour les femmes’) se réfèrent à un genre de littérature vernaculaire en yiddish et en Judéo-italien à l’intention des femmes, très répandu dans les communautés ashkénazes et italiennes pendant la Renaissance et la période moderne. Ces préceptes pour la gente féminine portent sur des sujets relatifs à des pratiques destinées uniquement aux femmes, telles des lois, sous forme simplifiées, sur la pureté familiale, sur l’allumage des bougies de Shabbat et des fêtes ou encore sur la fabrication de la ḥallah et des lois de cacherout.
Ces manuels était largement diffusés sous forme manuscrite et imprimée, principalement en langue yiddish, comme celui de Benjamin Aaron ben Avraham Slonik de Grodno (c. 1550-1619), intitulé Eyn Schoen Frauenbuechlein (Cracovie, 1577, 1585, 1595 et Bâle, 1602) ainsi qu’en judéo-italien, sous le titre de Mitsvot Nashim Meladot : Precetti d’esser imparati dalle donne hebree (Venise, 1616, 1650, 1711 et Padoue 1625). Un de ces manuels ayant survécu sous forme manuscrite en judéo-italien est le Comites Latentes 173 (ci-après CL 173), portant le titre de Sefer Ḥokhmat Nashim, d’après un verset des Proverbes 14 :1 : חָכְַמַת נָשׁׅים בַנְתָה בֵיתָה (Ḥokhmat nashim banta beita) « la Sagesse des femmes construit sa maison », traduisant bien la finalité de ce manuel. D’autant plus que dans l’introduction de cette œuvre (f. 3r, l.19-23) par son auteur , ce dernier met objectivement en évidence la vision misogyne généralisée de la femme juive au sujet de ses capacités de discernement de l’hébreu et des études juives, témoignant par-là de l’ignorance et l’illettrisme reconnus implicitement aux femmes :...הנה רוב הנשים להתכנעותן והשתעבדותן אל האנשים לא ידוע ולא הבינו דרכי לשון הקדש ואינן מכירות לדבר יהודית באופן כי תקריבו אל ההצלחה והשלמות כל פרושים המלמדים מקטנותם ועד באום בימים בדרכי לשון הקודש... « Voici la majorité des femmes, de par leur soumission et leur dépendance aux hommes, ne savent pas et ne comprennent pas les voies de la langue sacrée et ne comprennent pas les choses juives de sorte qu’elles puissent se rapprocher de la réussite et la plénitude de tous les commentaires qui enseignent depuis leur enfance jusqu’à leur vieillesse dans les voies de la langue sacrée... ». (Cette citation se trouve sous forme imprécise et incomplète dans Baruchson, La culture livresque des juifs d’Italie, p. 21. Cette dernière l’a tirée de l’introduction de l’ouvrage de Benayahu, p. 220 et non directement du manuscrit. De surcroît, Benayahu a tiré sa citation de Steinschneider, « Purim und Parodie (Anhang) », pp. 175, 179-180).
- Colophon :
Au folio 3r, au bas de l’introduction, note de l’auteur en hébreu :
Transcription : …ההלכה הזאת יסודה בכל אדני היושר ועל עמודי היראה והמוסר ועל כן אני פרל במלפי והצעיר בבית אבי יחיאל הכהן מאנו''סקריוי'' בן לאדוני אבי במהרר'' משה בן יחיאל בן יוסף בן חיים הכהן זצל' מן גלות ירושלים אשר בצרפת מבני בניו של עזרא הסופר המתגורר פה ויליטרי מתא אשר במדינת לאציאו'' של רומה'' רבתי עתה בשנת חמשת אלפים ושכ''ה ליצירה
Traduction : … Cette loi est fondée dans les socles de la droiture et sur les piliers de la crainte et de la morale et ainsi je suis et le jeune dans la maison de son père fils du maître mon père, fils de notre maître le rabbin Moshe ben Yeḥiel ben Yosef ben Haïm ha-Cohen que sa mémoire soit bénie, de l’exil (de) Jérusalem, qui est en France, des descendants d’Ezra le scribe qui ont abouti ici à Velletri, la ville qui se trouve dans la contrée (de) Lezio de Rome la grande, maintenant en l’année cinq mille et 325 depuis la Création … - Datation : (5)325 selon le calendrier juif correspond à l’année 1565 de l’ère commune.
- L’identification du manuscrit: Selon Moritz Steinschneider, le CL 173 est l’un des deux manuscrits survivants du Sefer Ḥokhmat Nashim, comportant des préceptes déclinés en sept parties par . Le second manuscrit fut un temps dans la collection de Samuel David Luzzatto, sous la cote 110. Benjamin Richler, dans son Guide to Hebrew Manuscript Collections (p. 287), a confondu les deux manuscrits du Sefer Hokhmat Nashim et mentionne, de manière erronée, que le manuscrit CL 173 se trouvait dans la collection de David Samuel Luzzatto.
Steinschneider précise également que l’un des deux exemplaires est incomplet. C’est bien du CL 173 dont il s’agit et c’est également l’exemplaire que Steinschneider a dû consulter en 1868 chez le libraire Adolphe Asher, puisqu’il a transcrit la première note de possesseur (f. 1r), ainsi qu’une transcription partielle du colophon (ff. 3r-4r) dans une annexe à son article de 1898.
En revanche, Steinschneider ignorait l’existence d’une source supplémentaire dans le manuscrit italien du XVIIe siècle, Los Angeles, University of California (Ms. 779, box 4.7, folios 33r-34b), qui renferme un extrait du Sefer Hokhmat Nashim.
- Moritz Steinschneider (1816-1907), célèbre bibliographe et orientaliste juif, un des pionniers de la Wissenschaft des Judentums, aurait consulté ce manuscrit en 1868 chez le libraire Adolphe Asher. Par la suite, le manuscrit a été acheté par le Marquis Gianmartino Visconti-Arconati (1839-1876), fils d’un sénateur italien.
- Plusieurs notes de possesseurs en hébreu, inscrites au folio 1r, disposées en trois paragraphes.
- a) Titre de l’œuvre et description brève du contenu dans le paragraphe 1 :
Transcription : ספר חכמת נשים אשר חבר החכם השלם בכ'מ'ה'ר'ר' יחיאל הכהן מאנו סקריוי ז'ל' בכמהרר'' משה בן יחיאל בן יוסף בן חיים הכהן מן גלות ירושלים אשר בצרפת בלשון לעז'' ונכללים בספר הזה הרבה דיעם וחוב עמודי שבעה, העמודי הראשון, דיני נידה, השני,דיני חלה, השלישי, דיני כשרות המאכל, הרביע, דיני נר שבת, החמישי שמירת שבת ומועדים, הששי, מנין המצות, השביע המדות טובות והלכות כרך [...] של הנשים כשירות נחלק לשלשה חלקים ולמעדים, הלמוד הראשון לקח טוב ומוסר השכל לאשה בעלת בעולם בעל, הלמוד השני המומר הבעל הלמוד השלישי המוסר האשה אלמנה. Une transcription incomplète de cette note de possesseur existe dans Steinschneider, « Die italienische Literatur der Juden (Anhang) », (1903), pp. 179-180.
Traduction :
« Livre de la sagesse des femmes dont l’auteur est le sage entier fils de l’honorable notre maître le rabbin notre rabbin que sa mémoire soit bénie fils de l’honorable notre maître le rabbin notre rabbin Moïse ben Yeḥiel ben Joseph ben Haïm ha-Cohen de l’exil (de) Jérusalem qui est en France en langue étrangère et qui inclut dans ce livre beaucoup de connaissances et d’obligation(s) [en] sept piliers : le premier pilier, lois de niddah ; le second, lois sur la ḥallah ; le troisième, lois de la cacherout de la nourriture ; le quatrième, lois sur (l’allumage) des bougies du Shabbat, le cinquième, observation du Shabbat et les fêtes religieuses, le sixième, compte des mitsvot ; le septième, caractéristiques des bonnes middot et lois sur le lien […] des femmes cacher, partagé en trois parties et les fêtes religieuses ; le premier enseignement est une bonne leçon et une compréhension éthique pour la femme mariée ; le deuxième enseignement, le mari converti ; le troisième enseignement, la veuve convertie. » - b) Notes de possesseurs déchiffrables dans le paragraphe 2, f. 1r :
- ligne 1: 'ספר חכמת נשים בלשון לעז'' כי « Livre de la sagesse des femmes en langue étrangère »
- ligne 2: דרשות בלשון לעז חברו החכם הרבון מקובל ... כחסיד כמוהרר'' מרדכי דאטו .... « Commentaires en langue étrangère son auteur [est] le sage kabbaliste …ḥasid honorable notre maître et le rabbin notre rabbin Mordekhai Dato. »
- ligne 3: ...החבור הרב דאטו בנו ותלמודו... כמוהרר'' שמואל דילוויקייו ... … L’auteur le rabbin Dato son fils et son disciple…honorable notre maître et le rabbin notre rabbin Samuel Delvecchio.
- ligne 4: ספר [נשים] ...ליצחק לטיף « Livre [des femmes]…. Pour Isaac Latif. »
- ligne 5: ספר [נשים] לר' יצחק לטיף....כי'' « Livre [des femmes] pour le rabbin Isaac Latif »
- c) Notes de possesseurs déchiffrables dans le paragraphe 3, f. 1r : ...לאברהם גרצאינו לאקנס בכסף מלא.....אנטוניו קאלורו הספרי « Pour Avraham Graziano qui a acheté avec beaucoup d’argent…Antonio Coloro les livres … »
- a) Titre de l’œuvre et description brève du contenu dans le paragraphe 1 :
- T. H. Adelman, « The Educational and Literary Activities of Jewish Women in Italy During the Renaissance and the Catholic Restoration », in The Shlomo Simonsohn Jubilee Volume, Aharon Oppenheimer, et al. (éd.) (Tel Aviv: Tel Aviv University Press, 1993), pp. 9-23.
- H. T. Adelman, «The legacy of Jewish Women in Early Modern Italy », in Women’s education in Early Modern Europe: A History 1500-1800, B. J. Whitehead, (éd.) (NY, Londres : Garland Publishing, 1999), pp. 133-158.
- S. Baruchson, La culture livresque des juifs d’Italie à la fin de la Renaissance, traduit de l’hébreu par Gabriel Roth (Paris: CNRS, 2001), pp. 134, 135, 143.
- M. Benayahu, Haskamah u-reshut bi-defuse Venetsiah ha-sefer ha-ʿivri me-et havaʾato li-defus ṿe-ʿad tseto le-or (hébreu) (Copyright, Authorization and Imprimatur for Hebrew Books Printed in Venice) (Jérusalem: Mossad ha-Rav Kook, 1971), pp. 219-220.
- L. Benke, The Vernacular Bibles of Italian Jewish Communities from the Middle Ages to the Age of the Ghetto: The Biblical Translation as a Stage of Polemics, (Eötvös Lörand University, Budapest, 2010), pp. 154-155 (Thèse de doctorat, accessible sur le site www.academia.edu (consulté le 18 avril 2016).
- R. Bonfil, « Una predica in volgare di Rabbi Mordekhai Dato » (hébreu), Italia. Studi e ricerche sulla cultura e sulla letteratura degli ebrei d’Italia, 1 (1976), pp. i-xxxiii: iii-v, (part. pp. iii-v).
- R. Bonfil, « Change in the Cultural Patterns of A Jewish Society in Crisis: Italian Jewry at the Close of the Sixteenth Century », Jewish History 3, n°2 (1988), pp. 11-30 (p. 25).
- R. Bonfil, Gli ebrei in Italia nell’epoca del Rinascimento (Florence : Sansoni, 1999).
- C. M. Briquet, Les filigranes. Dictionnaire historique des marques du papier dès leur apparition vers 1282 jusqu’en 1600. A Facsimile of the 1907 Edition with Supplementary Material Contributed by a Number of Scholars, Allan Stevenson (éd.) (Amsterdam : The Paper Publications Society, 1968), 4 vol.
- G. Busi, La istoria de Purim io ve racconto. Il libro di Ester secondo un rabbino emiliano del Cinquecento (Rimini : Luisè editore, 1987), (Eurasiatica. Quaderni del dipartimento di Studi Eurasiatici, Università degli studi di Venezia, 2), pp. 23-28 (part. p. 25, note 36).
- E. M. Cohen, « Women’s Illuminated Hebrew Prayer Books in Renaissance Italy », in Donne nella storia degli ebrei d’Italia: atti del 9. Convegno internazionale Italia Judaica, Lucca 6-9 giugno 2005, M. Luzzati et C. Galasso (éd.) (Florence: Giunta, 2007), pp. 305-312.
- J. Isserles, Catalogue des manuscrits hébreux de la Bibliothèque de Genève, notices et commentaires (Genève : 2016, revised edition 2021), published online: https://archives.bge-geneve.ch/ark:/17786/vta3485ae1cf4b675b6.
- D. Kay, Seyder Tkhines: The Forgotten Book of Common Prayer for Jewish Women. (Philadelphia: Jewish Publication Society, 2004).
- M. Modena Mayer, « Il ‘Sefer Miswòt’ della Biblioteca di Casale Monferrato », Italia 4:2 (1985), pp. 1-108.
- J. Luzzatto, Catalogue de la bibliothèque de littérature hébraïque et orientale de feu Samuel David Luzzatto rédigé par son fils Joseph, (Padoue: 1868), p. 12.
- G. Margoliouth, Catalogue of the Hebrew and Samaritan Manuscripts in the British Museum (London: 1899-1915), 4 vol.
- D. Paisey, « Adolphus Asher (1800-1853): Berlin Bookseller, Anglophile and Friend to Panizzi », British Library Journal, XXIII (1997), pp. 131-153.
- N. Pasternak, « The Judeo-Italian Translation of the Songs of Songs and Ya’aqov Da Corinaldo », Materia Giudaica, 10:2 (2005), pp. 267-276 (part. p. 268 et note 5).
- B. Richler, Guide to Hebrew Manuscript Collection, Second Revised Edition, (Jérusalem: The Israel Academy of Sciences and Humanities, 2014, p. 22.
- A. Romer-Segal, « Yiddish Works on Women’s Commandments in the Sixteenth Century », in Studies in Yiddish Literature and Folklore, (Jérusalem : Hebrew University, 1986), pp. 37-59.
- M. Steinschneider, « Die italienische Literatur der Juden », Monatsschrift für Geschichte und Wissenschaft des Judentums, 42 (1898), pp. 517-522 (part. pp. 520-522) [n°173].
- M. Steinschneider, « Die italienische Literatur der Juden. Purim und Parodie (Anhang) », Monatsschrift für Geschichte und Wissenschaft des Judentums, 47 (1903), pp. 175, 179-180.
- D. Tennen, « Megillat Ester in Ottava Rima: Mordecai Dato’s Poetry Regarding Sixteenth-Century Italian Jewish Women », Renaissance Studies, 22, n°4 (2008), pp. 507-541 (part. pp. 510-511).