Place of origin: Genève, Prieuré Saint-Victor pour le prieur Urbain Bonivard

Date of origin: Vers 1460

Support: Parchemin

Extent: 294ff. de bon parchemin.

Format: 360 x 270 mm.

Foliation: Foliotation rubriquée en chiffres romains, à la hauteur de la 1re ligne dans la marge gauche du v°, de la main du rubricateur; manquent les chiffres I, VIII, CLXXXV, CLXXXVI, CLXXXXI, CLXXXXII (comptés correctement cependant); CLXXIIII corrigé en CLXXIII, CCXXVIII écrit par erreur CCXXXVIII. Calendrier primitivement non compté, folioté par une main contemporaine, au crayon: A-F.

Collation: En tête, un quaternion de papier, blanc, et une feuille de garde, détachée du plat, en queue. Après un ternion ajouté pour le calendrier, 35 quaternions réguliers et complets, affectés de signatures formées de lettres ou chiffres en partie rognées ou disparues; les 4 premiers feuillets de chaque cahier sont signés i-iiii. Aucune réclame apparente.

Page layout: Cadre linéaire à l'encre violette, justifié: 225 x 168 mm. 2 col. (de 75 mm.), 29 lignes/page. Piqûres, souvent rognées.

Binding: Peau de truie du XVIᵉ s. estampée à froid (380 x 305 mm); 5 nerfs, tranchefiles. 2 fermoirs métalliques sur languettes de cuir (cf. Gagnebin, Le Missel de Bonivard p. 12). Contre le 1er plat intér.: Sammlung Otto Wessner; sur f. détachée, en queue, r°: Sammlung Otto Wessner St. Gallen; v°: Le dixieme an de mon dolant exil / Après maint deu[i]l et maint mortel peril / Dont j'ai souffert (XVIᵉ s.); sur le 2ᵉ plat intér., au crayon: (en haut) lat. 30b; (en bas) Inv. 105.

Origin of the manuscript: Au point de vue liturgique, le missel ne contient aucune fête introduite dans l'Ordre de Cluny au XVᵉ s. (cf. Leroquais, Bréviaires 1 p. CV; G. De Valous, Le monachisme clunisien des origines au xve s., t. I, Paris 21970, p. 421-423). La fête la plus récente est l'Exceptio Sergii et Quirini (f. 208va) qu'on ne retrouve que dans un missel de Cluny de la 2e moitié du XIVᵉ s. (Leroquais, Missels II p. 352) et dans les imprimés. L'écriture et la décoration situent le ms. au milieu du XVᵉ s., vers 1460 pense Gagnebin (L'enluminure p. 44).

Provenance of the manuscript: Clunisien comme en témoignent toutes les parties analysées, ce missel peut avec certitude être attribué au prieuré Saint-Victor de Genève. Cette fête est rubriquée dans le calendrier (30 sept.) et comporte dans le sanctoral une messe particulière avec verset d'Alleluia et préface propres, ainsi qu'une lettrine spécialement soignée (f. 235vb). En outre, la messe votive De patronis ecclesiae (f. 251ra) cite par deux fois les martyrs Etienne, Vincent, Laurent, Maurice, Victor et Ours dont le prieuré contenait les reliques (cf. Henry Fazy, citant nommément comme patrons Victor, Vincent et Ours, dans: Revue archéologique, Nouv. sér. 15 [1867] 379). Il a été décoré pour l'un des 3 membres de la famille Bonivard (cf. leurs armes souvent dessinées, v. Décoration) qui furent les derniers prieurs de Saint-Victor: Urbain (1458-1483), Jean-Amédée son neveu (1483-1510) ou François, neveu du précédent, le plus célèbre (1510-1534). La décoration, l'absence de fêtes liturgiques aussi célèbres que Ste Anne (rendue obligatoire en 1454), Ste Catherine (1469), la Visitation, S. Thomas d'Aquin et S. François d'Assise (1480) postulent une date antérieure à 1480 (cf. G. De Valous, op. cit. p. 421-423). Le missel a donc été écrit pour le premier, Urbain Bonivard, prieur de 1458 à 1483 († 1499), abbé de Pignerol (Piémont) et évêque de Verceil (Sur le prieuré Saint-Victor, cf. L. Blondel, Les faubourgs de Genève au xve s., dans: Mém. et doc. Soc. hist. et arch. de Genève, Sér. in-4°, 5 [1919] 73-81; Id., Le prieuré de Saint-Victor, les débuts du christianisme et la royauté burgonde à Genève, dans: Bull. Soc. hist. et arch. de Genève 11 [1958] 211-258).

Acquisition of the manuscript: Il a dû être emporté à la Réforme par un moine qui se réfugia à Reichenau. Il fut acquis à une époque inconnue (XVIIIᵉ ou XIXᵉ s.) par M. Hedlinger de Schwytz et ses héritiers le cédèrent à Otto Wessner de Saint-Gall. A la vente de la collection de celui-ci à Munich, en mai 1912, il fut racheté par la Ville de Genève, avec participation de la Confédération, pour 24 000 marks (Cf. Compte- rendu pour l'année 1912 p. 20s; Gagnebin, L'enluminure p. 46).