Genève, Bibliothèque de Genève, Ms. heb. 9
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Dr. Justine Isserles, chercheure associée, Ecole Pratique des Hautes Etudes-Saprat (Paris), 2019.

Titre du manuscrit: Miscellanée : Mishneh Torah (Livres 1, 2, 5) de Maïmonide, (Moïse ben Maïmon, c.1135/38-1204) et un lapidaire en hébreu et judéo-italien.‎
Origines:
  • Ashkenaz (Mishneh Torah)
  • et Italie du nord (lapidaire).‎
Périodes:
  • 1e moitié XIVe siècle (Mishneh Torah)
  • et milieu XVe siècle (lapidaire)
Support: Papier filigrané (voir Briquet, Les filigranes):
  • Cahier I (ff. 1r-25v) : coutelas (épées doubles croisées) (n° 5146, c.1324-32).
  • Cahiers II (ff. 26r-47v)-III (ff. 48r-72v)-IV (ff. 73r-89v) : même filigrane dans ces trois cahiers, très peu visible et non identifiable.
  • Cahiers V (ff. 90r-111v)-VI (ff. 112r-133v) : cloche (n° 3923, c.1336).
  • Cahier VII (ff. 134r-139v) : coutelas (épée simple) (n° 5133, c.1442). ‎
Volume: I+139+I
Numérotation des pages: Foliotation en chiffres arabes au crayon gris, de droite à gauche sur le coin gauche des folios recto.‎
Composition des cahiers: 7 cahiers de papier‎ Suivant foliotation au crayon: I (1r-25v, dont talon entre ff. 13v-14r, cahier de 22 folios) ; II (26r-47v, cahier de 22 folios) ; III (48r-72v, cahier de 24 folios) ; IV (73r-89v, dont 7 talons à la fin du cahier, cahier de 24 folios) ; V (90r-111v, cahier de 22 folios) ; VI (112r-133v, cahier de 22 folios) ; VII (134r-139v, cahier de 6 folios).‎
Réclames : une réclame entre les folios 72v et 73r.‎
Etat: Manuscrit assez bien conservé, mis à part des taches d’humidité sur toutes les pages du codex et des galeries creusées par des vrillettes dans la plupart dans les marges de tête et de queue dans tout le manuscrit. Réglure à la pointe sèche trop aiguisée par endroits, ce qui a provoqué un découpage du papier le long des lignes horizontales ou verticales de la justification et dont certaines ont déjà fait l’objet d’une ancienne restauration par morceaux de ruban de papier collés (ff. 25r, 26r, 48r, 62v, 64r, 108r, 109r, 115r, 118r, 121v, 126r, 132r) ou par couture (f. 131r). Marge de queue du folio 25r/v manquant dû à un traçage de pointe sèche trop aiguisée. Folio 1r/v collé le long de la marge latérale au folio 2r.‎
Mise en page: Réglure à la pointe sèche (uniquement cadres de justification visibles). Pas de piqûres visibles.‎
1+1 colonnes pour les deux unités textuelles. Pas de lignes tracées visibles.‎
Pour les deux unités textuelles : alinéas rentrants et sortants, ainsi que des espaces blancs rectangulaires, soumis à l’emplacement des mots initiaux de grand module, soit au milieu du texte, soit à son début.‎
Ajouts: Manicules dessinées dans les marges parcourant le manuscrit et f. 69v dans la même main écriture semi-cursive de tout petit module sous une manicule dans la marge.
Titres courants par main postérieure.‎
Ex. ff. 23r, 28v, 30r, 30v, 57v, 62r, 96r: corrections ou oublis à l’encre brun foncé dans une écriture carrée surmontée par trois petits points en triangle et texte barré.‎
Ex. ff. 27v, 28r, 32v, 37v, 39v: mots barrés dans texte et corrigé dans la marge dans une écriture semi-cursive ‎
Ex. ff. 62r, 69r: écriture semi-cursive à l’encre brune épaisse.‎
Reliure: Reliure pleine cartonnée du XVIIIe siècle (?) de couleur grise au dos long, dépourvue de nervures. Le dos comporte une inscription à l’encre sur la partie supérieure du dos: 2 Mscrit heb. (manuscrit hébreu), deux étiquettes : la première étiquette jaunie est collée sur la partie supérieure du dos, sur laquelle est écrit mh 9 à l’encre bleue et noire, et la seconde, aussi jaunie et collée dans la partie inférieure du dos, comporte les mots imprimés à l’encre noire : Bibliothèque de Genève- MSS. Inventaire 1901 et barrés d’une croix au feutre noir. Une page de garde et une contre-garde collée en papier non-filigrané se trouvent au début et à la fin du volume. Sur le revers de la page de garde au début du volume se trouvent deux textes, l’un écrit à la plume à l’encre brune et l’autre au crayon gris (voir notes de possesseurs ci-dessous).‎
Origine du manuscrit:
  • La datation approximative de ce manuscrit a été trouvée grâce à la présence de filigranes dans le papier. ‎ ‎[Colette Sirat a daté ce traité du XVe siècle sans prendre compte des filigranes dans le papier décrits ci-dessous dans les commentaires ; voir C. Sirat, « Les pierres précieuses et leur prix au XVe siècle en Italie d’après un manuscrit hébreu », Annales, septembre-octobre 1968, p. 1069, note 4b)].‎
  • Commentaire codicologique sur les filigranes :‎
    • Grande quantité de folios dans les cahiers de ce manuscrit, entre 22 et 24 folios par cahier.
    • Pour un cahier de 22 folios, il faut 5 cahiers in-quarto plus un bifeuillet, encartés les uns dans les autres.‎
    • Pour un cahier de 24 folios, il faut 6 cahiers in-quarto, encartés les uns dans les autres.‎
    • Par ailleurs, ce manuscrit est écrit sur papier filigrané (voir aussi ci-dessus la rubrique ‘support’) :‎ Les filigranes présents dans ce manuscrit sont une aide à la datation pour les deux textes contenus dans ce codex.‎
      • Le cahier I contient des filigranes de coutelas (épées doubles croisées), dont le modèle le plus proche est n° 5146, daté c. 1324-32, selon Briquet.‎
      • Le filigrane des cahiers II-III-IV est le même pour ces trois cahiers mais il est très peu visible et donc non identifiable. ‎
      • Les cahiers V (ff. 90r-111v) et VI (ff. 112r-133v) ont des filigranes de cloche n° 3923, daté c.1336, selon Briquet.‎
      • Le cahier VII (ff. 134r-139v) contient des filigranes de coutelas (épée simple, n° 5133 et daté c. 1447 à Pise, c.1448-49 à Venise et à Naples en c.1451-52, selon Briquet.
    Par conséquent, en plus de la datation établie par une écriture ashkénaze du XIVe siècle, les filigranes du papier apportent un témoignage supplémentaire, pouvant dater le texte du Mishneh Torah entre 1324-32 et 1336, soit dans la première moitié du XIVe siècle.‎
    En ce qui concerne le lapidaire, qui contient une écriture italienne du XVe siècle, une date est indiquée dans le coin gauche supérieur du folio 138r, à savoir de 213 selon le ‘petit compte’ (‎עתה רי''ג ‏‎/ maintenant 213), équivalant à l’année 1453 selon le calendrier julien1. Par ailleurs, le filigrane de l’épée mentionné ci-dessus, contenu dans le papier de ce lapidaire, permet de confirmer que la rédaction de celui-ci vers le milieu du XVe siècle. (Note: 1Voir Sirat, « Les pierres précieuses », pp. 1067 (note 4b) ; 1071.‎)
Provenance du manuscrit:
  • Verso de la 1e page de garde :‎ ‎
    • 1ere note à l’encre brune en français: ‎ ‎
      « Ce manuscrit contient deux Traités tous deux imparfaits, et tronqués au commencement. Le 1e est un Commentaire sur les Prières et le Rituel des Juifs.‎
      Le 2e est un recueil des quelques Traités sur les Cérémonies Judaïques, comme les viandes deffendues, les pierres du Pectoral. Le caractère en paraît italien. »
      ‎ La notice dans le catalogue de Jean Senebier est presque identique. Par conséquent, il est fort possible que ce texte a été rédigé par Jean Senebier lui-même.
    • 2e note au crayon gris : « fragments de Yad ha-hazaqah de Maïmonide.»
  • f. 25v  : ‎
    • main 1 : dessin à l’encre d’une fleur et d’une forme géométrique non identifiée, ainsi que les lettes de l’alphabet inscrits à la verticale, de ‎א‎ à ‎‏ ‏‎ ‎י‎, puis en décroissance jusqu’à‎ג ‏‎. Dans la même main que l’alphabet, la première partie du 1er verset du Ps.1, au niveau de la lettre ‎ה‎:‎אא[?] אשרי האיש אשר לא הלך בעצת ‏‎. (« Heureux est l’Homme qui ne suit pas le conseil [des méchants…] »).‎
    • main 2 : première ligne de la page : ‎אשרי תמימי דרך ההולכים בתורת השם ‏‎« Heureux, ceux dont la voie est intègre, qui suivent la Torah de l’Eternel. » (Ps. 119 : 1) ‎ Nom d’un scribe (?): ‎אבנר הותק‎. (« Avner a copié »).
Acquisition du manuscrit: Manuscrit de la région germano-ashkénaze (avec une adjonction à la fin de provenance du nord de l’Italie) qui serait entré à la Bibliothèque de Genève entre 1667 et la fin de ce siècle, car il apparaît pour la première fois dans le Catalogue, inventaire des livres de la bibliothèque de Genève, rédigé au milieu du XVIIe siècle (Arch. BPU Dk 3), f. 90r/115r : « Mosis Maimonidis Libri Jad fragmenta manusc. 4° Hebr. » (Au bas du f. 93r/119r du catalogue Arch. BPU Dk 3, il est mentionné également dans une autre main: « Vetus mss Ebraicum imperfectum». S’agit-il du même manuscrit inscrit plus loin dans ce catalogue).
Ecriture au crayon gris sur la contre-garde collée à la fin du volume: Inv. no 1901 et au-dessus, également au crayon gris : mh 9.
‎ f.1r  : Estampille de la Bibliothèque Publique de Genève.‎‎
Bibliographie générale:‎
  • C. M. Briquet, Les filigranes. Dictionnaire historique des marques du papier dès leur apparition vers 1282 jusqu’en 1600. A Facsimile of the 1907 Edition with Supplementary Material Contributed by a Number of Scholars, Allan Stevenson (éd.) (Amsterdam : The Paper Publications Society, 1968), 4 vol.
  • J. Isserles, Catalogue des manuscrits hébreux de la Bibliothèque de Genève, notices et commentaires (Genève : 2016). Publié en ligne sur https://doc.rero.ch/record/261214?ln=fr (consulté 12 septembre 2018) (Publication papier en préparation, Genève : Éditions Droz, 2019).
  • J. Prijs, Die hebraïsche Handschriften in der Schweiz. Katalog der hebräischen Handschriften in der Schweizer öffentlichen Bibliotheken (Basel, Bene Beraq: Sefer Verlag, 2018), pp. 295-296.
  • J. Prijs, Die hebraïsche Handschriften der Bibliothèque universitaire de Genève beschrieben von Joseph Prijs, Ergänzt und in gekürzte Form gebracht von D. Goldschmidt, (catalogue dactylographié établi en 1936-1939 et mis au point en 1967).
  • J. Senebier, Catalogue raisonné des manuscrits conservés dans la bibliothèque de la ville et république de Genève (Genève : Barthélémy Chirol, 1779), p. 23.‎
Références générales sur Maïmonide et le Mishneh Torah :‎
  • ‎M.-R. Hayoun, Maïmonide ou l'autre Moïse. 1138-1204 (Paris: éditions Jean-Claude Lattès, 1994).‎
  • J. L. Kraemer, Maimonides: The Life and the World of one of Civilization’s Greatest Minds (New York: Doubleday, 2008).‎
  • Il existe plusieurs éditions modernes du Mishneh Torah en hébreu, basées sur des éditions imprimées anciennes, sur des manuscrits yéménites ou sur une sélection de manuscrits d’origines diverses.‎ Les éditions les plus récentes sont :‎
    ‎L’édition intégrale en hébreu en ligne : http://www.mishnetorah.com/ (consulté le 26.09.2018)‎
    ‎L’édition intégrale en hébreu avec traduction anglaise et commentaire en 21 volumes par R. Eliyahu Touger, publié par Moznaïm Books, qui se trouve également en ligne sur Chabad.org :‎ http://www.chabad.org/library/article_cdo/aid/682956/jewish/Mishneh-Torah.htm (consulté le 26.09.2018)‎
    ‎L’édition du Mishneh Torah traduit en anglais par la Yale Judaica Series, commencée en 1949 (sans le 1er Livre du Livre de la Connaissance).‎
Références sur la controverse maïmonidienne :‎
  • D. J. Silver, Maimonidean Criticism and the Maimonidean Controversy 1180-1240 (Leiden: Brill, 1965).‎
  • G. Nahon, « Géographie occidentale et orientale des controverses maïmonidienne et post-maïmonidienne », in Des Tibbonides à Maïmonide. Rayonnement des juifs andalous en pays d’Oc médiéval (Paris, Les éditions du Cerf, 2009), pp. 19-31. ‎
Références sur l’histoire des Lapidaires:‎
  • J. Evans, Magical Jewels of the Middle Ages and the Renaissance, Particularly in England (Oxford: Clarendon Press, 1922).‎
  • R. Halleux et J. Schamp, Les Lapidaires grecs (Paris : Les Belles Lettres, 1985), part. pp. XIII-XXXIV.
  • Marbode of Rennes (1035-1123), De lapidibus, ed. Par John M. Riddle (Wiesbachen: Franz Steiner Verlag, 1977) (Sudhoff’s Archiv. Beiheft 20).
  • Medieval Science, Technology and Medicine, an Encyclopedia, Th. Glick, S. J. Livesey, F. Wallis (éd.) (New York, London: Routledge, 2005), pp. 306-307, s.v. « Lapidaries ».‎
  • P. Moinat, Marbode, poème des pierres précieuses, XIe siècle, traduit du latin, présenté et annoté…, suivi d’Une lecture symboliste des lapidaires médiévaux par Claude Louis-Combet (Grenoble, 1996).
  • P. Zazoff, Die antiken Gemmen (Munich: C.H. Beck’sche Verlagsbuchhandlung, 1983).‎
  • C. Sirat, « Les pierres précieuses et leur prix au XVe siècle en Italie d’après un manuscrit hébreu », Annales, septembre-octobre 1968, pp. 1067-1085.
  • M. Steinschneider, « Lapidarien, ein Kulturgeschichtlicher Versuch », in Semitic Studies in Memory of Rev. Dr. Alexander Kohut (Berlin: S. Calvary, 1897), pp. 42-72.‎
Références sur les lapidaires dans la tradition hébraïque :‎
  • G. Freudenthal et J.-M. Mandioso, « Old French into Hebrew in Twelfth Century Tsarfat: Medieval Hebrew Versions of Marbode’s Lapidary », Aleph: Historical Studies in Science and Judaism, 14.1, (2014), pp. 11-187.‎
  • ‎C. Sirat, « Les pierres précieuses et leur prix au XVe siècle en Italie d’après un manuscrit hébreu », Annales, septembre-octobre 1968, pp. 1067-1085.‎
  • M. Steinschneider, « Lapidarien, ein Kulturgeschichtlicher Versuch », in Semitic Studies in Memory of Rev. Dr. Alexander Kohut (Berlin : S. Calvary, 1897), pp. 42-72.‎
Unité codicologique: Texte 1 ff. 1r-133v
Titre du manuscrit: Mishneh Torah (Livres I, II et V) par Moïse ben Maïmon (Maïmonide, c.1135/38 à Cordoue -1204 à Fustat au Caire)
Mise en page: entre 32-39 lignes écrites. Elongation et rétrécissement des dernières lettres d’une ligne, usage d’un signe graphique (ex. ff. 40r, 41r, 78r, 131r), ainsi que l’envoi dans les marges de la dernière lettre du mot par endroits (ex. ff. 36r, 90r, 94r, 101r, 104r, 131r). Le scribe ne respecte pas toujours la justification en faisant dépasser la fin d’un mot dans la marge latérale extérieure (ex. ff. 74r, 118r, 122r).‎
Mise en page : texte en pleine page.
Comporte des numéros de chapitres, titres et des explicits (ff. 25r, 44v, 58v, 61v, 75v), des titres courants (ff. 1r-89v) avec les noms du livre et du sujet traité, et dont la plupart ont été effacés par l’humidité dans les marges de tête. ‎ ‎‎‎
Type d'écritures et copistes: écriture carrée ashkénaze de grand module pour les mots initiaux, titres et explicits. Ecriture livresque ashkénaze pour le texte principal. Ce scribe change d’épaisseur de plume et la couleur de l’encre varie entre un brun très foncé à un brun très clair. Son écriture change aussi de taille, tout en restant un module moyen d’écriture pour le texte principal.‎
Sommaire:
Maïmonide (Moïse ben Maimon, Rambam) est né à Cordoue en 1135 et mort à Fustat en Egypte en 1240.‎ Médecin, philosophe, talmudiste et juriste, il est l’auteur du Mishneh Torah (‎משנה תורה‎) voulant dire ‘la répétition de la Torah’ et aussi appelé le Yad ha-Ḥazaqah (‎יד החזקה‎), ‘la main forte’. Cette œuvre magistrale de halakha (Loi juive) composée entre 1170 et 1180, la seule rédigée en hébreu parmi ses nombreux autres ouvrages, se compose de 14 Livres, divisés en sections, chapitres et paragraphes ; son objectif étant de mettre à la portée des juifs toute la Loi orale. C’est par ailleurs le seul ouvrage à ce jour qui traite des lois sur l’observance du judaïsme, y compris ceux ne pouvant s’appliquer qu’à l’époque du Temple. Il rassemble et reprend pour chaque loi avec une grande systématisation, toutes les décisions halakhiques et législatives dispersées dans le Talmud pour en tirer leur fondement halakhique, en y joignant également les opinions du Rabbi Isaac ben Jacob Alfasi (Rif, c. 1013- 1103), trouvées dans son Sefer ha-Halakhot. Lorsque ce monument halakhique est rédigé en 1180, il a un grand succès mais reçoit également des critiques acharnées de la part de rabbins de Provence, d’Espagne, du Moyen Orient (Acre) et d’Ashkenaz, persévérant bien après sa mort, jusqu’au début du XIVe siècle. Les raisons principales de ces accusations sont d’ordre méthodologique, telles que l’absence de sources, une classification autre que celle du Talmud, l’emploi de l’hébreu mishnique, plutôt que l’araméen talmudique, la préséance donnée au Talmud de Jérusalem et de la Tossefta plutôt que du Talmud de Babylone, et d’autres critiques moins fondées.
  • Livre I (ff. 1r-24v) : ‎ספר המדע ‏‎ (Livre de la Connaissance) comporte 5 sujets, divisés en chapitres.‎
    Lacunaire au début, il manque les trois premiers sujets du Livre I :‎ הלכות יסודי התורה ,הלכות דעות ,הלכות תלמוד תורה
    • (ff. 1r- 15r) (lacunaire entre ff. 13v-14r): sujet 4 : ‎הלכות עבודי כוכבים והקותיהם‎, dont il manque une partie du chapitre onze.‎
    • (ff. 15v-25r) : sujet 5: ‎הלכות תשובה‎, suivi d’une liste des 5 sujets avec le nombre de chapitres contenu dans chacun. (f. 25v  : page blanche avec graffitis, dessin de fleur à la plume et notes de possesseurs).‎
  • Livre II (ff. 26r-89v) :‎ספר אהבה ‏‎ (Livre de l’Amour) comporte 10 sujets, divisés en chapitres.‎
    • (ff. 26r-29v) sujet 1 : ‎הלכות קריאת שמע
    • (ff. 29v-44v ) : sujets 2-3 : ‎הלכות תפילה וברכת הכהנים
    • (ff. 44v-58v)  : sujets 4-5-6 : ‎הלכות תפילין ומזוזוה וספר תורה
    • (ff. 58v-61v) : sujet 7 : ‎הלכות ציצית ‏
    • (ff. 61v-73r) : sujet 8 : ‎הלכות ברכות
    • (ff. 73v-75v) : sujet 9 : ‎הלכות מילה ‏
    • (ff. 76r-89v) : sujet 10 : ‎סדר תפילה
  • Entre le Livre II et le Livre V, il manque le Livre III (Livre des Semences, ‎ספר זמנים‎) et le Livre IV (Livre sur les Femmes, ‎ספר נשים‎), ainsi que le début du Livre V. Matériellement parlant, entre les folios 89v et 90r, il y a 7 talons, mais 7 folios ne constituent pas assez pour couvrir ces deux Livres, ainsi que le début du chapitre 1 du Livre V. Par conséquent, il devait y avoir plusieurs cahiers entre les Livre II et V.‎
  • Livre V (ff. 90r-133v) : ‎ספר קדושה ‏‎(Livre de la Sainteté), comporte 3 sujets, divisés en chapitres.‎
    • (ff. 90r-112r) : sujet 1 (lacunaire au début) : ‎יסודר ביאה ‏‎ ‎הלכות‎, dont il manque le début du premier chapitre.
    • (ff. 112r- 132r) : sujet 2 : ‎הלכות מאכלות אסורות‎
    • (ff. 132v-133v) : sujet 3 (lacunaire à la fin): ‎הלכות שחיטה‎, seul le premier chapitre subsiste en entier, suivi de la moitié du chapitre deux.‎‎
    • Il manque potentiellement encore les Livres VI à XIV du Mishneh Torah.
Unité codicologique: Texte 2 ff. 134r-139v
Titre du manuscrit: Lapidaire
Mise en page: entre 34-35 lignes écrites.
Texte en pleine page (ff. 134r-136r), puis disposé en colonnes multiples (ff. 136v-139v).‎
Type d'écritures et copistes: écriture de type livresque italienne du XVe siècle, de tout petit module pour les textes principal et de grand module pour le titre est les mots initiaux.‎
Pas de vocalisation, mis à part pour les termes en vernaculaire dans l’unité textuelle 2.‎
Sommaire:
Le lapidaire intitulé « Au sujet des pierres » (‎עינין האבנים‎), indépendant de l’unité textuelle 1 qui le précède, se divise en trois parties évoquées plus haut dans le contenu.
‎ Le scribe, sans doute un joaillier-artisan italien du XVe siècle, a copié un premier traité (ff. 134r-135v), sous-divisé en deux sections et qui traite des propriétés des onze pierres suivantes: agate, alectoire, émeraude, rubis, rubis balais (plus communément appelé ‘spinelles’ aujourd’hui), saphir, diamant, émeraude d’orient, calcédoine, turquoise, perle), puis du prix du marché de l’or et de l’argent à Venise en 1403 (f.135v-136r).‎
La description des qualités des trois premières pierres ressemble de manière très semblable à une copie latine ou italienne du lapidaire de Marbode de Rennes. En revanche, les huit autres sont détaillées différemment, à des fins de joaillerie, telle que des précisions sur l’identification de la pierre, la taille des pierres, les épreuves que l’on fait subir aux pierres pour augmenter leur valeur, leur usage et leur estimation relative etc…‎
La dernière partie (ff.136v-139v) est constituée d’une liste, dans une mise en page en colonnes et comporte le carat, la qualité et le prix des perles rondes, des perles baroques et des rubis balais, selon le prix du marché de Gênes en 1453.‎
L’intérêt de ce petit traité est conséquent car il représente une source importante historique sur trois niveaux : sur l’existence de joailliers artisans et commerçants juifs de Venise en 1403 et de Gênes en 1453 ; sur la technique de la taille des pierres, leur valeur, ainsi que leur usage et en dernier lieu, sur le gain de nos connaissances sur l’histoire économique de l’Italie du nord au XVe siècle.
‎ Contrairement à la note du possesseur inscrite à la plume au f. 1r, le lapidaire n’est pas tronqué au début (voir le titre au début du traité) mais seulement à la fin.‎

  • Lapidaire (ff.134r-139v) : ‎עינין האבנים ‏‎ (« Au sujet des pierres », lacunaire à la fin, divisé en trois parties:‎
    • (ff. 134r-135v) : traité sur les propriétés et valeurs des pierres suivantes : Agathe (‎אקטא‎), Alectoire (‎אַלְקַטוֹיְינְא‎), Emeraude (‎אֵיְלְשמֵרַאלְדְא ‏et ‎אֵיֵמירַאדַּא‎), Rubis (‎רוֹבִּין‎), [Rubis] Balais (‎בַּאלַאיְיש‎), Saphir (‎סַפִירְ‎), Diamant (‎דִיאֶמַאנְט‎), Camée (‎קַמְהֵי‎), Turquoise (‎טוּרְקַיזַא‎), Perle (‎מרגלית‎) et le prix de la perle sur le marché vénitien en 1403.
    • (ff. 135v-136r) : section sur les mesures des carats et le titre de l’or et de l’argent. f.135v  :‎ואכתוב כאן שיעור הקאראטש ומעלת הכסף והזהב
      Mention de noms de plusieurs noms de lieu tels qu’à Paris (‎בפאריש‎), à Venise (‎בְוֵינֶיזִייַא‎), en Sicile (‎בסֵיסִילִייא‎), à Gênes (‎ביינואה‎). ‎
    • (ff. 136v-139v) : liste donnant un prix des perles (‎מרגליות‎) et des rubis balais (‎מהבאלאייש‎) selon leur carat et leur qualité, dont le prix des perles rondes et baroques à Gênes en 1453 (f.138r).‎
    Ce lapidaire a été entièrement traduit de l’hébreu et étudié par Colette Sirat, « Les pierres priécieuses ». Cependant, une répartition différente, également en trois parties, a été proposée, plutôt que celle donnée dans l’article de Colette Sirat (voir p. 1070). En effet, le texte sur l’or et l’argent (débutant au f. 135v par la phrase, qui peut se comprendre par le début d’une nouvelle section : « Je vais écrire ici la mesure du carat et le titre de l’or et de l’argent » : ‎ואכתוב כאן שיעור הקאראטש ומעלת הכסף והזהב‎) se situe 9 lignes après la note indiquant le prix du marché des perles à Venise en 1403 qui fait partie de la fin de la première section du traité (ff. 134r-136r), où il est question des propriétés puis le prix du marché des perles. De surcroît, la dernière section du traité ne débute pas avec le prix des pierres à Gênes en 1453 au folio 138r mais avant, au folio 136v, où il débute une liste énumérant la valeur du carat des perles et des rubis balais à Gênes et à Venise.