Cologny, Fondation Martin Bodmer
La Fondation Martin Bodmer est l'une des plus importantes bibliothèques privées au monde. Elle cherche à refléter « l'aventure de l'esprit humain » depuis les origines de l'écriture, dans le sillage de son fondateur Martin Bodmer, collectionneur ayant tenté de constituer une « bibliothèque de la littérature mondiale ». Elle abrite quelque 160 000 pièces, des centaines de manuscrits occidentaux et orientaux, des Livres des Morts égyptiens, 270 incunables parmi lesquels l'un des rares exemplaires de la Bible de Gutenberg, des autographes de Goethe, Einstein ou Mozart...
Les Contes de Cantorbéry écrits vers 1388-1400 par le « père de la poésie anglaise », Geoffrey Chaucer, sont conservés dans quelques 82 manuscrits médiévaux et quatre éditions incunables. Le CB 48, copié par un seul scribe du XVe siècle, a gardé son exceptionnelle reliure d’origine en peau de daim chamoisée tendue sur des ais de bois.
En ligne depuis: 09.12.2008
Commandité vers 1460 par le grand bibliophile Antoine de Bourgogne, le CB 49 contient l’Epître d’Othea, texte écrit par la première femme à vivre de sa plume, Christine de Pisan. Il est orné par une centaine de magnifiques peintures (le cycle complet), dont l’enluminure de dédicace, où l’on voit quatre personnages que l’on a identifiés comme Philippe le Bon, Charles le Téméraire et les deux bâtards David et Antoine de Bourgogne.
En ligne depuis: 25.07.2006
Le codex contient les oeuvres De senectute, De amicitia et les Paradoxa ad Brutum de Ciceron, les Synonyma du Pseudo-Ciceron et le traité anonyme De punctorum ordine. Réalisé en Italie dans une écriture humanistique de la seconde moitié du XVe s., le frontispice et les initiales qui introduisent les divers textes sont décorés à bianchi girari; l’armoirie sur le f. 1r, représentant un lion d’or sur un fond rouge, encadrée d’une couronne de laurier, n’a pas été identifiée.
En ligne depuis: 13.12.2013
Le manuscrit contient les discours de Cicéron et a été rédigé en Italie au XVe s., dans une écriture humanistique. La décoration consiste en initiales à “bianchi girari” sur un plafond à caissons coloré, qui introduisent chacun des discours et un frontispice dont la décoration s’étend sur les quatre côtés du f. 1r. Au centre de la marge inférieure, encadrée par une couronne de laurier, se détache l’armoirie de la famille florentine des Médicis, qui en recouvre une plus ancienne. Le manuscrit appartint ensuite au cardinal Giovanni Salviati (1490-1553) de Florence, puis à l’abbé vénitien, devenu ensuite marchand de manuscrits, Luigi Celotti (1768-1846).
En ligne depuis: 13.12.2013
Cicéron est aujourd’hui essentiellement considéré comme un philosophe et un homme politique ; au Moyen Age, il est avant tout connu comme un maître de rhétorique. En témoigne le contenu du manuscrit copié au début du XIIème siècle, sans doute en France, qui réunit deux traités de « l’art du bien parler » : le De inventione et la Rhétorique à Herennius, longtemps attribuée à l’auteur romain.
En ligne depuis: 25.03.2009
La traduction française de l’Histoire d’Alexandre, destinée au futur Charles le Téméraire, a été commandée à Vasque de Lucene, « Portugalois » attaché au service de l’Infante Isabelle, épouse de Philippe le Bon. Le recours à Quinte-Curce, complété par les textes de Plutarque, Valère-Maxime, Aulu-Gelle ou Justin, permet à l’auteur de débarrasser le conquérant macédonien des légendes héritées de la tradition médiévale. Miroir des princes offrant le héros antique en modèle, il s’inscrit dans le mouvement humaniste qui se développe autour des ducs de Bourgogne à la fin du Moyen-âge. Le CB 53 a été copié en Bourgogne, précisément, quelques années seulement après la composition du texte, il est orné de miniatures réalisées dans le cercle du maître de Marguerite d’York (ca 1470-1475).
En ligne depuis: 21.12.2009
Dans ce manuscrit en papier sont recopiés dans la première partie (4r-121r) une série d’alliances faites par les confédérés, et dans la seconde (130r-290r) les alliances et les traités de combourgeoisie faits par la ville de Berne. Dans la dernière section (300v-336r) ont été ajoutés, dans un deuxième temps et par un autre copiste, les textes d’alliances stipulées aux cours des XVIe et XVIIe par les Confédérés, ou par des cantons, avec Venise, la Savoie et la France. Tant en raison du type de papier que de l’écriture, ce manuscrit semble avoir été réalisé vers 1616 à Berne ou dans un territoire soumis à l’autorité bernoise. Sur le contreplat antérieur se trouve l’ex-libris Baggrave Library, peut-être une bibliothèque de campagne à Baggrave Hall (Leicestershire), siège de la famille Burnaby, dont faisait partie John Burnaby (1701-74), ambassadeur anglais à Berne (1743-49). En 1970 il fut acquis par Martin Bodmer.
En ligne depuis: 10.10.2019
Copié sur papier, le « Codex Guarneri » a été réalisé moins de deux décennies après la mort de Dante. La disposition graphique du texte (la lettre initiale de chaque tercet est rehaussée à l’encre rouge) reflète la terza rima, cette forme métrique inventée par le poète italien. Ce manuscrit, dépourvu de la partie du Paradis probablement dès son origine, est enrichi de gloses latines.
En ligne depuis: 25.03.2009
Le « Codex Ricasoli Firidolfi », copié sur papier à la fin du XIVème siècle, est un témoin important dans l’établissement du texte de la Divine Comédie de Dante Alighieri. L’initiale du vers liminaire de l’Enfer montre le célèbre profil de l’auteur entouré de décorations végétales.
En ligne depuis: 20.12.2007
Copié en 1378 par Francesco di maestro Tura de Cesena, qui appose date et signature à la fin de son volume, le Codice Severoli inaugure chacun des trois chants de la Commedia par une initiale historiée. Quelques gloses interlinéaires éclairent les vers du Paradis.
En ligne depuis: 21.12.2009
Ce manuscrit du XIVe siècle réunit quatre traités sur la médecine. L’écriture en gothique arrondie est de plusieurs mains et les principaux incipit sont en capitales gothiques ornées de fins filigranes à la plume. On découvre différentes recettes médicales à la fin du manuscrit.
En ligne depuis: 02.06.2010
Le CB 59 réunit sous une reliure contemporaine trois manuscrits copiés indépendamment l’un de l’autre. Marqués tous les trois par le dialecte alémanique, réalisés à la fin du XVe siècle, ils offrent un choix de sermons écrits par Maître Eckart ou par l’entourage du maître de la mystique rhénane. La première partie pourrait avoir été exécutée dans un atelier de Constance ou de Ravensburg, elle a appartenu à la Chartreuse de Buxheim. On remarquera les fils cousus dans les feuillets de papier, qui servent de marque-pages.
En ligne depuis: 21.12.2009
Le Sachsenspiegel d’Eike von Repgow est l’un des plus anciens livres de droit composés en allemand. Le CB 61, manuscrit copié sur parchemin dans les premières années du XVe siècle, traite ainsi du droit privé et pénal, du droit public et du droit de procédure.
En ligne depuis: 31.07.2007
Le Gregorius de Hartmann von Aue est entouré dans le CB 62, manuscrit sur papier de la seconde moitié du XIVe siècle, de poèmes pieux, du Marienleich du Frauenlob et du Rossarzneibuch de Meister Albrant.
En ligne depuis: 20.12.2007
Après Eschyle (Les sept contre Thèbes) et Sophocle (Œdipe roi), Euripide à son tour entreprend de réécrire le mythe thébain. Les feuillets initiaux de ce manuscrit, copié à la fin du XVe siècle sur papier, exposent l’argument de la pièce, rappellent l’oracle d’Œdipe et l’énigme de la Sphinge, puis présentent la liste des personnages. Le feuillet qui suit la transcription de la pièce même offre quant à lui l’argument d’Œdipe roi de Sophocle, mettant ainsi en lumière les liens entre les deux chefs-d’œuvre du théâtre antique.
En ligne depuis: 02.06.2010
Manuscrit probablement d’origine française, contenant l’Historia ecclesiastica d’Eusèbe de Césarée dans la traduction de Rufin et les livres I-II du supplément de Rufin.
En ligne depuis: 22.03.2017
Au début du dix-septième siècle fut publié un livre de magie noire attribué au Faust mythique, connu sous le nom de Höllenzwang. La bibliothèque de Weimar contenait un manuscrit de cet ouvrage dont Goethe avait pris connaissance. C’est un manuscrit semblable que Martin Bodmer put acquérir en 1949. Ce document, difficilement datable, est écrit en signe cabalistiques, censés, d’après la glose écrite en allemand, renfermer une série de formules magiques à l’usage des exorcistes, pour susciter, notamment, les sept esprits du mal.
En ligne depuis: 17.12.2015
En réunissant le Gui de Warewic, long roman lignager anglo-normand, le Brut de Wace, qui retrace l’histoire du descendant d’Enée conquérant de la Grande-Bretagne, et la traduction par Hélias des Prophéties de Merlin, le CB 67 propose un large panorama de l’histoire légendaire bretonne. Le texte de Florence de Rome, mi-chanson de geste, mi-roman d’aventures, complète le corpus de ce manuscrit du XIIIème siècle.
En ligne depuis: 25.03.2009
La réforme carolingienne avait répondu à la volonté d’uniformisation religieuse en proposant une règle unique pour les moines, la Concordia regularum de Benoît d’Aniane. Dans ce sillage, le tournant du VIIIe et du IXe siècle cherche à distinguer l’état monastique de l’état canonial. Louis le Pieux fait ainsi publier en 816 le résultat du Concile d’Aix ; les Institutions canoniques présentent dans leur première partie les préceptes des Pères et les conciles antérieurs, la seconde expose les décisions du concile. La rédaction de cet ouvrage a longtemps été attribuée à Amalaire de Metz, élève d’Alcuin et conseiller de Charlemagne ; il faut toutefois chercher un autre auteur à cet ensemble de 118 chapitres, parfois laborieux, Benoît d’Aniane y aurait contribué. Copié dans une belle écriture caroline quelques années seulement après la publication de ce texte (première moitié du IXe siècle), le manuscrit de la Fondation Martin Bodmer a appartenu à l’abbaye bénédictine de Saint-Jacques de Mayence. Un dessin à pleine page représentant la crucifixion a été ajouté au XIIe ou au XIIIe siècle à la fin du volume.
En ligne depuis: 21.12.2009
Le manuscrit, d’origine anglaise, contient l’Historia regum Britannie de Geoffrey of Monmouth (env. 1100-1154). A la fin du texte (114v), le scribe a transcrit quelques annotations à propos de l’Heptarchie anglo-saxonne, une notice sur Edouard Ier, roi d’Angleterre, et sur la défaite subie par Edouard II à Bannockburn.
En ligne depuis: 22.03.2017